Breaking bad (Saisons 1 et 2)
Il est de bon ton de s'extasier devant Breaking bad.
Le look improbable (il est de bon ton d'utiliser le mot improbable à tire larigot*) de l'acteur Bryan Cranston y est pour quelque chose, comme l'aura qui entoure la petite chaîne américaine qui grimpe, qui grimpe, AMC, déjà responsable de l'irruption de l'improbable (je suis in !) Mad men.
Breaking Bad nous conte donc les aventures d'un prof de chimie atteint d'un grave cancer des poumons, qui pour assurer un avenir à sa petite famille (et accessoirement se soigner, vive la sécu, on ne le dira jamais assez) doit se lancer dans la production et la commercialisation de drogue.
Les deux premières saisons sont très plaisantes à regarder, alternant les morceaux de bravoures (les deux premiers et le dernier épisodes de la saison 1, le deuxième de la saison 2) qui rappellent irrésistiblement le meilleur de la production américaine style frères Coen époque Arizona Junior, ou même Tarantino.
Ceci étant dit, et notre plaisir n'étant pas boudé pour autant, force est de constater que la série n'innove pas beaucoup. Les références aux standards du genre sont multiples.
Allons-y pour un simple apéritif qui pourrait s'étendre sur plusieurs pages : le flashforward sur un épisode ou toute une saison était une technique habituelle de feu Alias, le gentil qui peut avoir un comportement moralement inacceptable a été exploré à fond par The Shield (sans compter que le beau-frère de Walter adopte justement la même démarche que le héros de The Shield), le corps a faire disparaitre à tout prix à fait les beaux jours des Sopranos, le jeu sur les couleurs et la petite musique douce sur une opération où on exhibe un bout de poumon découpé sortent tout droit de Nip/Tuck, le macabre assumé et même (soyons précis) un gros plan sur une roue de charriot médical évoque irrésistiblement Six feet under, etc...
Vous l'avez compris, si j'ai éprouvé un certain plaisir à regarder les deux premières saisons de Breaking Bad, je ne crie pas pour autant au génie : d'autres ont inventé les nouvelles formes.
*Il sera bientôt de bon ton d'utiliser la locution "à tire larigot" : Née dès la fin du XVe siècle de l'association du verbe "tirer" (sortir un liquide de son contenant), et du nom "larigot", sorte de petite flûte, cette expression était à l'époque principalement associée au verbe "boire". "Boire à tire larigot" était donc pour les buveurs une incitation à faire sortir le vin des bouteilles comme on faisait sortir le son de l'instrument.
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