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Christoblog

Au revoir

Après l'excellent Une séparation, l'Iran continue de nous prouver qu'il est une grande terre de cinéma.

Au revoir fut l'invité de dernière minute du dernier festival de Cannes.  Le projecteur s'est braqué dans un premier temps sur lui parce qu'il a été tourné dans la semi-clandestinité, mais les spectateurs et les critiques l'ont rapidement apprécié simplement pour ce qu'il est. Il a décroché le prix de la mise en scène dans la section Un certain regard.

Le synopsis du film est simple : une femme enceinte, avocate déchue, vit seule car son mari journaliste vit dans la clandestinité. Elle cherche à quitter le pays : y parviendra-t-elle ?

Avec une économie de moyen extrême, le réalisateur Mohammad Rasoulof parvient à réaliser une oeuvre d'une beauté plastique à couper le souffle. Pas un plan qui ne soit remarquable de ce point de vue. La photographie est superbe et magnifie l'actrice principale, dont le visage évoque irrésistiblement celui d'une Madonne.

Privé d'effets spéciaux, le film tire parti du moindre objet, de la moindre circonstance, pour inventer de la mise en scène : une seringue, une couverture, un pan de mur, des portes qui s'ouvrent ou se ferment, une tortue, un ascenseur, un miroir... L'intelligence créatrice qui irrigue le cinéma de Farhadi, le réalisateur d'Une séparation, semble ici de la même nature : sensuelle et sensitive. La bande-son est absolument remarquable.

Le film montre (ou plutôt fait ressentir) parfaitement l'oppression au quotidien, les pots de vin, les difficultés financières. Il le fait avec une justesse de ton remarquable. Le rythme n'est pas très enlevé, ce qui ne gâte pas le film, mais le rend un peu moins facile d'accès que les tourbillons intellectuels de Farhadi.

Je vous conseille vivement ce film.

 

3e

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A
Je viens de consacrer un article sur l'Iran et le 7e Art. Ta visite me fera plaisir. Tu venais auparavant, mais il est vrai que je ne vois pas autant de films que toi. C'est la raison pour laquelle<br /> je consacre des rubriques aux réalisateurs, aux acteurs, aux bilans. Bonne route. Ton blog reste dans mes favoris. Joyeux Noël !
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B
<br /> Je tenais absolument à le voir, et enfin ruéssi hier car peu et mal distribué avec beaucoup de monde, et je n'ai pas été déçu. C'est oppressan de bout en bout et en toute circonstance. Je le trouve<br /> presque mieux qu'Une séparation. Il y a là une pressante constante, croissante, étouffante...<br /> <br /> <br />
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F
<br /> Tout à fait d'accord, un très beau film qui vient un peu en complètement d'Une séparation. Bob Marone : à l'UGC des Halles on était 5 ans la salle hier matin !<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Tentative ratée hier à Bastille, complet ! archi bilndé. je referai une tentative dans la semaine. Dur... car très envie de le voir<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Pas sûr qu'on le verra à Dijon...<br /> <br /> <br />
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