Arrietty, le petit monde des chapardeurs
La relève est assurée, voilà la conclusion
qu'on peut tirer de la vision d'Arrietty, le petit monde des chapardeurs.
Le grand Hayao Miyazaki (70 ans) peut commencer à passer la main. Hiromasa Yonebayashi (38 ans) assure parfaitement la réalisation de cette nouvelle production des studios Ghibli.
L'histoire est simple et limpide : de petits êtres (les chapardeurs) vivent dans les maisons des humains. Ils ne doivent en aucun cas se faire remarquer de leurs hôtes, sinon, ils doivent partir
et trouver une nouvelle maison. Arrietty, 13 ans, sympathise avec un jeune humain malade du coeur qui vient se reposer chez sa tante, et met du coup sa famille en danger.
Les images sont comme d'habitude magnifiques, la nature étant cette fois-ci particulièrement à l'honneur.
Le film est lent, le caractère de certains personnages semble dessiné à la hâte (le père), l'histoire manque certainement un peu de relief, mais la magie opère tout de même. C'est dans la poésie
des proportions que le film est une franche réussite. Lorsqu'Arrietty et son père progresse dans la maison à l'aide d'astuces variées, lorsque la jeune chapardeuse découvre l'immense cuisine pour
la première fois, on vibre réellement avec elle. Les décors exploitent à fond cet aspect de l'histoire en fournissant des tas de détails très bien trouvés : les timbres postes deviennent posters,
une seule goutte émergeant de la mini-théière remplit une tasse, une épingle se transforme en épée, etc.
L'enthousiasme irréductible qui émane d'Arrietty, son appétit de vivre, d'aimer et de découvrir, est le deuxième point fort du film. Il est particulièrement attendrissant au regard du caractère
maladif et très calme du jeune garçon.
A conseiller aux petits et aux grands, même si de par son scénario, Arrietty ne peut rivaliser avec les "grands" Miyazaki, dont les thèmes sont autrement plus complexes.
Le musée Ghibli à Tokyo, j'y étais.
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