Another happy day
Another happy day présente un problème structurel profond : il ne sait pas ce qu'il veut être.
D'un côté, la référence pourrait être Festen, le chef d'oeuvre de Thomas Vinterberg, dont Melancholia s'inspire fortement. A l'appui de cette idée, on notera la présence d'Ezra Miller, le charismatique ado du dispensable We need to talk about Kevin, qui semble condamné à jouer encore et encore le bad boy intelligent auto-destructeur. Sur ce versant, il sera question de drame re-surgissant à l'occasion d'une fête de famille, ici un mariage.
Le film n'ose cependant pas prendre le tournant dramatique que Festen nous infligeait sans pitié et le résultat est que ses menus atermoiements ne nous émeuvent que parcimonieusement.
De l'autre côté, la référence pourrait Little Miss Sunshine : famille dysfonctionnelle, névroses en tout genre, comédie caustique. Mais malgré quelques saillies amusantes, Another happy day n'arrive jamais à trouver un rythme de comédie. Les effets sont attendus, souvent un peu poussifs, et le jeu outrageusement expressif d'Ellen Barkin n'aide pas : on a plus souvent envie de la baffer que d'en rire.
Ni drame, ni comédie hilarante, le premier opus de Sam Levinson (le fils de son père) est donc un produit indéterminé, enrobé à la sauce Sundance extra-forte. Pas désagrable, mais sans plus.
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