Année bissextile
Laura est seule. Désespérément seule. De temps à autre, elle sort et ramasse un mec, qui la baise vite
fait. Elle raconte des bobards à sa mère, son employeur, son frère. Elle se masturbe en regardant le couple de voisins, heureux.
Nous sommes fin janvier. Une page du calendrier se tourne, Laura coche en rouge la date du 29 février. Chaque jour qui passe est marqué d'une croix noire. Le film avance, comme un train lancé
lentement et inéluctablement contre un mur, vers cette date fatidique.
Un jour de janvier, Laura rencontre Arturo, avec qui elle débute un jeu sadique. Arturo se présente le soir, elle se livre à lui et à ses caprices sexuels. A chaque fois, il vont plus loin. Un
peu dans la scatologie, puis dans la violence. Pourquoi ? Pour exister ? Peut-être vaut-il mieux être la victime consentante d'un sadique que de ne rien être du tout ? Laura est elle plus
masochiste, tendance suicidaire, qu'Arturo est sadique ? Ou est ce que le but du film est de faire converger la violence vers cette date du 29 février, et pourquoi ?
Année bissextile est un très beau thriller psychologique. Tourné quasiment en plans fixes et dans le huis clos d'une chambre, il trouve un souffle qui nous scotche jusqu'à la fin. Bien
que bien moins impressionnant au niveau de la mise en scène, il me rappelle l'excellent Fausta : même
maîtrise du récit, même talent de l'actrice principale. Cette dernière rend le film crédible et émouvant, elle crépite comme un éclat d'humanité au milieu de la solitude.
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