2011, une année de cinéma
D'abord, et puisque c'est la tradition, mon top 10 de l'année (vous avez accès aux articles correspondant en cliquant sur les titres) :
1 / Il était une fois en Anatolie
10 / L'Apollonide, souvenir de la maison close
2011 fut inconstestablement une année prodigieuse pour le cinéma français. Le point très positif de l'année est la rencontre entre des réalisateur(trice)s très auteurs dans leur démarche (Sciamma, Donzelli, Bonello, Maïwenn, Schoeller) et un vaste public.
Deuxième point essentiel : la révélation 2011. Je veux bien sûr parler de Donoma, dont il ne faut pas avoir peur de dire qu'il signe la naissance d'un réalisateur (Djinn Carrénard) et d'une façon de faire du cinéma qui rappelle l'irruption de la Nouvelle Vague.
Troisième point de satisfaction, des productions de qualité dans les différents genres : la comédie (Intouchables), l'animation (Chico et Rita, Les contes de la nuit, Le tableau), l'actualité judiciaire (Présumé coupable, Omar m'a tuer), le documentaire (Ici on noie les Algériens, le sublime Mafrouza).
Quatrième point pour terminer : de petits films discrets, mais très attachants et plein de promesses quant à leurs auteurs (Angèle et Tony, 17 filles, Avant l'aube, Poupoupidou).
Du coup, la production américaine de l'année apparaît comme très décevante. Black swan, Restless et Fighter sortent du lot, mais pour le reste c'est la production indépendante qui a fourni les meilleurs films US de l'année : Winter's bone, Blue Valentine, Beginners.
2011 est un cru très pauvre pour l'Asie, dont je retiens principalement The murderer pour la Corée et Hara-kiri pour le Japon. C'est peu, surtout en comparaison de 2010.
C'est finalement dans les autres cinématographies qu'il faut rechercher des concurrents à la suprématie française : en Angleterre d'abord (les solides Discours d'un roi et We want sex equality), en Italie (La solitude des nombres premiers, La prima cosa bella) et à l'est de l'Europe (le très beau Choix de Luna, en provenance de Bosnie, passé complètement inaperçu). Encore plus à l'est, l'Iran a rayonné sur cette année avec trois films majeurs (Une séparation, Au revoir, Ceci n'est pas un film). Incroyable pour un pays où faire du cinéma est un véritable chemin de croix.
Enfin, le véritable chef-d'oeuvre de 2011, Grand prix à Cannes et qui aurait très probablement remporté la Palme d'or si Malick ne se trouvait en compétition : Il était une fois en Anatolie, qui rassemble tout ce qu'on peut espérer d'un film, beauté formelle, intelligence de la mise en scène, subtile étude psychologique, scénario fouillé. Le film laisse une empreinte durable et allant s'amplifiant dans l'esprit de ceux qui l'ont vu.
Je reviendrai tout au long de 2012 sur la filmographie de Nuri Bilge Ceylan, qui est probablement aujourd'hui un des plus grands réalisateurs en activité.
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