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Christoblog

All we imagine as light

All we imagine as light est un film de fiction qui se pare de tous les atours du film documentaire : attention extrême aux détails, capacité à saisir l'essence même de certains lieux, lumière naturelle, absence de péripéties dignes de ce nom dans l'intrigue (l'évènement le plus notable est l'arrivée d'un auto-cuiseur en provenance d'Allemagne).

Que cela ne vous freine pas pour aller voir ce film : la réalisatrice Payal Kapadia, remarquée pour son premier film, le très beau documentaire Tout une nuit sans savoir, est en effet une cinéaste capable de donner à ses trois personnages féminins une grande profondeur.

La première de ces femmes est infirmière, et elle est fidèle à son mari qui travaille à l'étranger. La seconde sort avec un musulman avec qui elle aimerait coucher (mais ce n'est pas facile). Et la troisième se fait évincer de son logement. Les trois femmes éprouvent à des degrés divers des pressions de la société, et leur appétit de vivre doit se frayer un chemin dans une jungle d'interdits et de conventions.

Mumbai est brillamment croquée dans un défilé d'images, recouvertes de voix off qui racontent des histoires dont on ne sait pas vraiment si elles se raccordent à nos personnages. L'ensemble dégage une poésie diffuse, servie par une photographie "plate", souvent bleutée, et des cadrages parfois magnifiques. 

Par la grâce de sa mise en scène délicate, Kapadia parvient à ennoblir ces femmes du peuple, et à donner de la sororité une image à la fois douce et puissante.

Probablement la naissance d'une très grande cinéaste.

 

3e

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