Palmarès du 77ème Festival de Cannes
Un palmarès équilibré dans lequel la plupart de mes films préférés de la compétition se retrouvent, à l'exception de Diamant brut et du film roumain Trois kilomètres avant la fin du monde.
Palme d'or : Anora de Sean Baker
C'est une Palme méritée.
Jusqu'à l'irruption dans le paysage le dernier jour du Rasoulof, c'était le film favori de la Croisette. Pour ma part, j'ai adoré Anora et j'ai vécu lors de sa projection une séance dans le Grand Théâtre Lumière qui restera dans mes meilleurs moments à Cannes, toutes éditions confondues. La salle était aux anges, riant, pleurant, applaudissant à tout rompre en plein film. De plus Sean Baker est un homme adorable et un cinéaste parmi les plus doués de sa génération.
Grand prix : All we imagine as light de Payal Kapadia
Ce Grand Prix reconnaît l'émergence d'une réalisatrice de premier plan, qu'on retrouvera à Cannes pendant des décennies à mon avis ! Le film est beau et doux comme son titre, profond et sensible. Il faut noter que ce portrait de trois femmes indiennes est un des rares films de la compétition dans lequel les personnages principaux ne sont pas maltraités.
Prix de la mise en scène : Grand Tour de Miguel Gomes
Grand Tour est une construction intellectuelle qui m'a laissé complètement froid. Le film est constitué d'images quelconques de l'Asie du Sud-Est tournées aujourd'hui en noir et blanc, et de séquences tournées en studio racontant une histoire au début du XXème siècle. Le tout est plombé par une voix off pontifiante. Le film m'a profondément ennuyé, mais le geste est radical et Gomes est un cinéaste qui plait toujours à une cinéphilie des extrêmes. Personnellement, j'aurais plutôt donné ce prix à Coppola, à Arnold, ou à Fargeat.
Prix du scénario : The substance de Coralie Fargeat
C'est LE film qui a secoué les plus sensibles des spectateurs de Cannes, body horror et torrents d'hémoglobine au programme. Lui remettre ce prix n'est pas illogique quand je pense que pendant la projection du film, je me suis dit plusieurs fois : mais que peut-elle inventer de plus après ça ? Un choix osé tout de même. Pour ma part le plus beau scénario est celui du film d'Emanuel Parvu, Trois kilomètres jusqu'à la fin du monde.
Prix du jury : Emilia Perez de Jacques Audiard
Un film formidable, quasiment parfait à tous les points de vue, et qui se préoccupe du plaisir du spectateur à chaque seconde. On est constamment surpris par l'évolution de l'intrigue et le casting est formidable. Les séquences de comédie musicale sont magnifiques. C'était pour moi un des trois prétendant à la Palme, avec Anora et The seed of the sacred fig.
Prix spécial : The seed of the sacred fig de Mohammad Rasoulov
C'était la Palme de presque tout le monde sur la Croisette, et en particulier du tableau des critiques internationaux de la revue Screen, qui fait référence. Le film est sublime, mélangeant les genres avec une efficacité redoutable. Seul petit bémol, la mise en place de la première partie est un peu longuette. Anora est (de peu) une expérience de spectateur plus percutante à mon sens.
Prix d'interprétation féminine : les quatre actrices d'Emilia Perez
Mérité ! Même si c'est un peu étrange de donner deux prix au film d'Audiard. Le caractère collégial de la décision se justifie pleinement quand on a vu le film. C'est la première fois qu'un prix d'interprétation féminine est remis à une actrice trans. Personnellement, ma favorite était l'incroyable actrice de Diamant brut, l'incroyable Malou Khebizi.
Prix d'interprétation masculine : Jesse Plemons, dans Kinds of Kindness
Mérité ! Il y avait peu de concurrents potentiels en lice (les deux acteurs de The apprentice notamment, Sebastian Stan et Jeremy Strong), mais Jesse Plemons est renversant chez Lanthimos. A noter que tous les films du Grec ont remporté un prix dans un Festival majeur : une sacrée performance.
Retrouvez mon avis sur 41 films présentés à Cannes dans Mon journal de Cannes 2024.
A l'année prochaine !
Commenter cet article