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Christoblog

La salle des profs

Contrairement à la majorité des commentateurs, je n'ai pas vraiment apprécié le film d'Ilker Çatak.

Si ce tableau d'une professeur allemande d'origine polonaise est assez bien réalisé, j'ai trouvé le contenu qu'il propose trop programmatique pour être convaincant.

Ce film est en effet régit par une règle stricte : chaque personnage, défini en début de film en fonction de ses caractéristiques socio-culturelles, ne variera pas de trajectoire tout au long de l'histoire, rendant chaque péripétie hautement prévisible.

La jeune prof restera donc enfermée dans des idéaux qui l'amène à prendre mauvaise décision sur mauvaise décision, ses collègues sont cantonnés dans le rôle d'égocentriques mesquins et brutaux, la direction est quant à elle réduite à un désengagement prudent, l'assistante sociale à une présence compatissante et silencieuse, alors que les élèves qui éditent le journal seront jusqu'au bout des Robespierre sans scrupules.

Dans la classe, la répartition des rôles est aussi fixée dès le début et ne bougera plus, incluant le jeune harceleur blond comme un petit fasciste, et bien entendu au fond de la classe. Le personnage le plus emblématique de ce casting amidonné est la victime de la dénonciation, condamnée à errer dans les plans du film comme une âme au purgatoire : les cheveux toujours mouillés, le regard vague et la hargne douloureuse.

Puisque Çatak se place délibérément dans le champ du thriller psychologique et moral, il est impossible de ne pas comparer son film à ceux d'Asghar Farhadi ou à Anatomie du chute, d'autant plus que les points communs avec ce dernier sont nombreux (quasi huis-clos, indécision sur la réalité des faits, confrontation de plusieurs points de vue sur des questions d'ordre moral). La comparaison n'est pas à l'avantage du film allemand, tant le film de Justine Triet est infiniment plus nuancé dans son propos, permettant à ses personnages d'évoluer au grè des péripéties, et au spectateur de traverser de nombreux états de conscience différents.

Ici, le film n'inspire finalement qu'un seul sentiment, la consternation de voir cette pauvre prof isolée s'enfermer elle-même dans un écheveau d'erreurs évitables. J'en ai ressenti une certaine frustration, accentuée par le fait que le scénario n'évite pas certains poncifs lourdingues (le Rubik's cube...).

Faites vous donc votre propre idée. 

 

2e

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T
J'ai pour ma part été intéressé, au-delà des péripéties, par ce que le film nous montre du système éducatif allemand, et, en creux, par la comparaison possible avec la vie dans un collège en France...<br /> (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
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