L'île rouge
Il y a beaucoup de films dans L'île rouge, qui me plaisent plus ou moins.
Le premier, et le plus important, est la vision par un enfant de sept ans de la vie familiale dans une base militaire française de Madagascar. Ce film-là est plutôt réussi. Les états d'âme des adultes, l'intrication de l'imaginaire et du réel, les subtils décalages liés à la sensibilité de l'enfant (que ses frères et son père traite ostensiblement de gonzesse) : tout cela est bien rendu par Campillo, qui règle ainsi quelques comptes avec son enfance.
Mais il y a dans L'île rouge beaucoup d'autres films, qui me plaisent moins et qui ne s'allient pas très bien avec le propos principal. En vrac : des aventures de Fantômette mises en image d'une façon assez laide, des incises sensorielles comme dans 120 battements par minute (le gravier, les paysages, l'oeil de crocodile), et enfin une parenthèse politique en fin de film qui ne semble pas connectée avec la première partie, ni par la forme, ni par le ton.
La mayonnaise n'a pas pris dans mon esprit et après avoir été agréablement surpris par le début du film, j'en suis progressivement sorti. Le jeu des acteurs, un peu artificiel à mon goût, et l'absence d'interaction avec la vie de la base militaire ont également contribué à me laissé en dehors du projet proposé.
Une déception.
Robin Campillo sur Christoblog : Eastern boys - 2013 (**) / 120 battements par minute - 2017 (**)
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