Saules aveugles, femme endormie
Drôle de projet que d'adapter plusieurs nouvelles de Murakami sous forme d'un film d'animation.
On ne voit pas trop quel peut-être le public visé. Les fans de l'écrivain n'iront probablement pas vers un film d'animation et préféreraient peut-être l'adaptation plus consistante d'un roman. Les cinéphiles fréquentent Murakami à travers des films qui sont souvent des chefs-d'oeuvres (Drive my car, Burning). Les fans d'animation peuvent être rebutés par l'austérité du projet. Les passionnés du Japon s'étonneront du fait que ce film se déroulant à Tokyo et mettant en scène des Japonais soit réalisé par un Européen.
Le résultat est pourtant intéressant. Comme souvent quand il s'agit d'assembler plusieurs histoires dans un film, les différentes parties du film de Pierre Foldes sont inégales. Celle qui met en scène la grenouille géante est délicieusement déstabilisante, d'autres sont poétiques ou amusantes sans être renversantes.
Saules aveugles, femme endormie est à l'image de son titre : doux, étrange, poétique, et peut-être inutilement complexe. Il n'enthousiasme pas vraiment, mais intrigue, déconcerte et séduit parfois par son ambiance onirique et mélancolique, et sa ligne claire.
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