Houria
Houria souffre des comparaisons.
Tout d'abord, son thème rappelle irrésistiblement celui d'En corps : une danseuse classique se blesse, sa vie et sa santé mentale en sont bouleversées, mais elle va se reconstruire en tissant de nouveaux liens sociaux et en s'initiant à la danse contemporaine. Mais là où le film de Klapisch emportait son spectateur, certes parfois avec maladresse, le film de Mounia Meddour semble figé dans son propos, et n'exalte pas vraiment les corps.
Je n'ai pas été bouleversé par les malheurs de Houria, et sa rédemption ne m'a semblé ni crédible, ni jouissive : il y a un manque d'incarnation dans la façon dont Lyna Khoudri danse.
L'autre comparaison dont souffre Houria, c'est celle qu'on ne manque de faire avec le film précédent de la réalisatrice, Papicha : même actrice principale, même façon façon de filmer nerveuse, thèmes semblables (une jeune fille empêchée dans la réalisation de son destin artistique par la violence de la société algérienne).
Là où Papicha touchait toujours juste (profondeur du contexte, intensité des émotions, lente évolution du contenu narratif) Houria rate à peu près tout : les péripéties sont survolées (les combats du début par exemple), les relations entre les personnages ne sont qu'esquissées et le film apparaît au final comme un gentil portrait plutôt que comme un destin brisé.
On attend maintenant que la réalisatrice Mounia Meddour mette son talent, qui est grand, au service d'une histoire plus complexe et plus ambitieuse.
Mounia Meddour sur Christoblog : Papicha - 2019 (***)
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