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Christoblog

Tár

Tár raconte comment une femme de pouvoir arrivée au faîte de sa carrière chute de son piédestal, sous les coups de boutoirs de plusieurs évènements dont elle est en grande partie responsable.

Le fait que ce personnage soit chef d'orchestre n'est pas au final très important. Elle pourrait être chef d'entreprise ou chirurgienne, le film fonctionnerait exactement de la même façon. Au lieu de s'ennuyer en ne comprenant rien aux anecdotes concernant les musiciens, on s'ennuyerait en écoutant des blagues tirées d'articles de la Harvard Business Review ou des anecdotes sur la vie d'Ambroise Paré.

Pendant le film, qui dure 2h38, j'ai eu largement le temps de me demander comment un réalisateur pouvait trouver suffisamment d'énergie pour faire un film dont l'héroïne n'est pas sympathique, mais n'est pas non plus antipathique au point de susciter l'aversion : le risque d'ennuyer le spectateur est en effet considérable, d'autant plus que le film est pauvre en péripéties.

Vous l'avez compris, je me suis assez vite lassé de ces conversations interminable entre pontes mesquins, de ces innombrables plans répétitifs illustrant le quotidien de Lydia Tár (Lydia fait du footing, Lydia pianote sur un piano d'un air pensif, Lydia roule en voiture, Lydia entend des bruits qui n'existent pas, Lydia se lave les mains avec du gel hydroalcoolique, etc).

Il y a sûrement un intérêt à tout cela, qui se situe peut-être entre une réflexion sur la responsabilité morale et la façon dont l'ambition annihile les sentiments, mais il est trop profondément dissimulé pour m'atteindre. La froideur avec laquelle sont regardés les personnages et la préciosité un peu guindée de la mise en scène m'ont rappelé le cinéma de Haneke.

Je ne mets pas la note la plus basse tout de même, pour deux raisons : Cate Blanchett est parfaite dans ce rôle peu aimable, et la direction artistique est irréprochable.

 

2e

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I
Nous n'avons pas vu le même film. <br /> La musique, autrement dit l'art, la vocation de l'art et l'exigence revendiquée par la chef d'orchestre sont à mes yeux très importants.<br /> Si Lydia Tar avait été PDG, cela aurait donné un film totalement différent. <br /> <br /> <br /> Moi non plus je n'ai pas été emballée, en raison de la froideur du film. <br /> En mettant en scène un personnage froid, le film est resté glacial. Virtuose mais glacial.
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C
Merci pour votre commentaire. Je maintiens que la musique est tout à fait secondaire dans le film, cela peut paraitre bizarre, je le comprends, mais mon argument est que les ressorts principaux du film (distorsion de la réalité, harcèlement rendu possible par le pouvoir, aveuglement des élites, génie des lieux, amour et amour filial, culture woke et réseaux sociaux, déchéance professionnelle, rythme de vie des célébrité, exercice du pouvoir par les décisions, etc...) n'ont rien à voir avec la musique.