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La femme de Tchaïkovski

Nul doute sur le fait que Kirill Serebrennikov est un styliste hors pair.

La femme de Tchaïkovski est donc souvent, comme les films précédents du cinéaste russe, un véritable tour de force formel, que ce soit dans la mise en scène (ici aussi fluide que celle de La fièvre de Petrov était fiévreuse) que dans la photographie. Les longues cent quarante trois minutes que durent le film sont baignées d'une lumière  iréelle, dans laquelle flotte la poussière de vieux greniers et le souvenir des temps passés. 

Plus le film avance, plus le réalisateur se permet de fantaisies (plongées intégrales, plans séquences, chronologie bousculée), jusqu'à une fin d'un goût discutable à mon sens.

En ce qui concerne l'histoire, elle est édifiante et sinistre : une jeune femme tombe amoureux du maître Tchaïkovski, qui préfère les hommes. Elle sera donc réduite à un rôle d'épouse-écran, jamais aimée et même humiliée par son génial salaud de mari, jusqu'à aborder les rives de la folie.

Le sujet est intéressant, mais la sombre obstination de Serebrennikov à enfoncer plus bas que terre son héroïne esseulée rend le film un peu indigeste dans son masochisme forcené. Autrement dit, on en a vite marre de voir grandir l'aveuglement de la pauvre Antonina, merveilleusement jouée par l'actrice Alyona Mikhailova.

 

2e

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