Les passagers de la nuit
Le cinéma de Mikhaël Hers est d'une délicatesse tellement grande qu'elle flirte souvent avec l'insipidité.
Lors que cette délicatesse rencontre une solide architecture narrative, cela donne un excellent résultat (Amanda), lorsqu'elle illustre une absence de propos, elle emplit l'écran de cinéma d'un vide cotonneux (Memory lane).
On est ici un peu entre les deux. L'écoulement du temps, le jeu convainquant de Charlotte Gainsbourg (qui semble s'améliorer de film en film), la finesse avec laquelle les émotions et états d'âme sont captés rendent le film très appréciable et attachant.
Mais ce qui est raconté n'est en réalité pas très intéressant. Une femme au foyer qui doit se réinventer après n'avoir connu qu'un seul homme, les émois adolescents, la collision de milieux sociaux très différents : autant de sujets déjà vus mille fois et qui n'ont d'intérêt ici que parce que la patine de la mise en scène les irise d'une tonalité douce-amère, mettant en valeur les sentiments d'empathie et de partage.
Un film touchant, dans lequel l'émotion effleure parfois, et qui se regarde comme on feuilleterait un vieil album de famille. C'est à la fois beau, sensible, et un peu vain.
Michaël Hers sur Christoblog : Mikhaël Hers sur Christoblog : Memory Lane - 2010 (*) / Amanda - 2018 (***)
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