The leftovers
Je ne vais pas y aller par quatre chemins, The leftovers est l'une des toutes meilleures séries que j'ai eu l'occasion de regarder, à placer aux côtés de Six feet under, The wire ou The sopranos.
Pour se faire une idée de son degré de qualité, il faut imaginer la magie disgressive de Lost (des personnes comme vous et moi plongées tout à coup dans un monde irrationnel, des surprises vertigineuses et des renversements complets de perspectives, une poésie diffuse), mais une magie qui serait maîtrisée, canalisée, organisée.
Damon Lindelof, scénariste de Lost et de The leftovers, semble ici tirer les enseignements de son expérience précédente en adaptant le roman de Tom Perrotta : trois saisons au lieu de six, un meilleur contrôle des digressions narratives, une fin beaucoup plus travaillée.
La série commence par un événement incroyable : 2% de la population humaine disparait au même moment. Que sont ils devenus ? Et surtout comment le monde va réagir à cette évènement incroyable ? Et comment ceux qui ont perdu quelqu'un vont-ils (peuvent-ils) faire leur deuil ?
Les trois saisons nous font suivre les destinées de Kevin Garvey, policier, et de sa famille, de Nora et de son frère pasteur Matt, et de quelques autres protagonistes confrontés aux problématiques évoquées plus haut : tous ces personnages vont nous entraîner dans un fleuve de situations plus étranges les unes que les autres (on voyagera chez les morts, on partegera la vie d'une secte, on hésitera à suivre plusieurs messies) tout en gardant constamment ce qui fait la vraie valeur de la série : une analyse aigüe des sentiments humains.
La qualité des trois saisons (chacune étant centrée sur un lieu différent), s'améliore au fil de la série, ce qui est assez rare pour être noté. Certains épisodes sont parmi les plus impressionnants que j'ai pu voir, à la fois pour l'originalité de leur point de vue, la qualité de leur réalisation et la déflagration d'émotions qu'ils génèrent.
The leftovers est un torrent de sensations et d'intelligence, un voyage à la fois insensé et profondément crédible, un bijou comme il en apparaît qu'une ou deux fois par décennie. Un chef d'oeuvre.
Commenter cet article