Les Olympiades
Bien que le film ne soit pas totalement raté, on peut se demander ce qu'Audiard est allé faire dans cette galère, si éloignée de son univers habituel.
Le cinéaste n'est d'abord pas très à l'aise avec les scènes et sentiments intimes. Il avoue d'ailleurs dans une interview avoir embauché une "conseillère d'intimité" pour l'aider à tourner les scènes de sexe, qu'il ne sait pas comment filmer. Cela se sent : Les Olympiades "sonne" comme un premier film, maladroit et candide.
Deuxième point faible du film : l'hétérogénéité des récits, qui ne se raccordent que très superficiellement entre eux, laissant dans le script final de nombreuses scories scénaristiques (l'épisode de la grand-mère par exemple, insipide au possible). On peut certainement y voir la conséquence de la genèse du film, tiré de trois histoires différentes de l'auteur Adrian Tomine, et du travail de trois scénaristes différents (Audiard lui-même, Léa Mysius, Céline Sciamma).
Le résultat est donc brinquebalant, non dépourvu de qualités (jolie photographie, mise en scène soignée, portrait original d'un quartier de Paris rarement montré au cinéma), mais globalement plutôt fastidieux dans sa volonté d'embrasser tous les thèmes dans l'air du temps, sur un air de tinder. Le film de jeune adulte à Cannes cette année, c'était décidément Julie en 12 chapitres !
Jacques Audiard sur Christoblog : Sur mes lèvres - 2001 (****) / Un prophète - 2009 (***) / De rouille et d'os - 2012 (****) / Dheepan - 2015 (***) / Les frères sisters - 2018 (**)
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