Promène toi donc tout nu !
Premier film d'Emmanuel Mouret, ce moyen-métrage de 50 minutes contient déjà tout le programme de ce qui constituera la première partie de carrière du réalisateur marseillais : des dialogues à la fois très terre à terre et légèrement barrés, une intrigue à tiroir entre marivaudage et roman d'initiation, des hommes faibles et candides, des femmes volontaires.
Mouret joue ici le rôle principal, comme ce sera souvent le cas par la suite, dans le registre qu'on lui connaît : Droopy à l'oeil mouillé, infatigable Candide qui dit toujours la vérité, hésite souvent et se décide tout à coup maladroitement.
Le Mouret réalisateur s'avère dans ce film aussi ferme que son personnage est mou : parti-pris narratifs ludiques dès la première scène, décalages amusants et n'hésitant pas à être vulgaires (la blague de la fille gentille), mise en scène élégante.
Les limites techniques de l'oeuvre, qui sent "le film de fin d'étude à la Femis" empêche de vraiment considérer Promène toi donc tout nu ! comme le vrai démarrage de la carrière de Mouret : mieux vaudra attendre le premier long : Laissons Lucie faire !
A noter que le film est proposé sur Univerciné accompagné d'un court-métrage de Mouret, Caresse, qui lui aussi comprend en germe les thématiques de son univers : garçon inexpérimenté, fille entreprenante qui ne s'attache pas, dialogues à la fois libertins et naïfs, incompréhension entre les sexes, écoulement du temps et court de tennis.
Les deux oeuvres sont agréables et se laissent regarder, comme des hors d'oeuvre apéritifs dans la filmographie d'Emmanuel Mouret.
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