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César et Rosalie

Dans la série assez extraordinaire de quatre films majeurs que Claude Sautet réalisa entre 1970 et 1974, César et Rosalie occupe une place de choix : sorte de Jules et Jim en mode provincial, ce film assez truffaldien séduit par sa vivacité.

La gouaille irrésistible d'Yves Montand, dont le jeu se situe ici entre un Belmondo italien et un Fernandel isérois, emporte littéralement le film. Dès les premières scènes, l'acteur pousse la narration vers l'avant, à la fois déterminé, menteur et désarmant de franchise. 

Comparé à son extraordinaire abattage, les autres protagonistes semblent un peu fade. Sami Frey n'est pas formidablement convaincant dans son rôle de beau gosse mi-ironique mi-conciliant. Romy Schneider quant à elle brille surtout par sa fragilité émouvante et sa volonté d'airain, en grande partie insondable. Si son jeu n'est pas très expressif, sa présence irradie la pellicule.

Sautet filme cette trouble histoire de trouple avec une modernité assez remarquable, multipliant les mouvements de caméra élégants et les idées imparables (ce plan magnifique avec le corps dénudé de Rosalie barrant le premier plan, allongé sur le lit, alors que David écrit au bureau).

Ce beau film a admirablement bien vieilli et constitue encore aujourd'hui un exemple étonnant d'étude de moeurs à la fois subtile et originale.

 

3e

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