Poitiers Film Festival 2020
Cette année, Covid oblige, le sympathique Poitiers Film Festival, consacré à la jeune création, se déroule en ligne. Vous pouvez voir tous les films gratuitement en vous connectant sur le site du Festival.
Au programme, comme chaque année, une ribambelle de courts-métrages de fin d'études, documentaire ou fiction, dans lesquelles se cachent peut-être un futur grand réalisateur. Le Festival a ainsi découvert Asif Kapadia, Franco Lolli ou Léo Karman, auteur du très bon La dernière vie de Simon.
Il est toujours agréable de voyager à travers le monde et les genres, au travers les petites capsules de 3 à 30 minutes qui sont proposées. Vous passerez ainsi potentiellement d'un joli film d'animation français tendrement agité (A l'Ouest / Jérémie Cousin / La poudrière / 4 minutes) à un scène de vie dans un bus qui rend très mal à l'aise (22:47 Linie 34 / Michael Karrer / Zurich University / 10 minutes).
Le Festival propose également cinq longs-métrages.
J'ai pu visionner le film de l'uruguayen Alex Piperno, Chico ventana tambien quisiera tener un submarino (3/5). Ce film, présenté à la dernière Berlinale dans la section Forum, est aussi bizarre que son nom à rallonge, dont on imagine qu'il a du rendre fous les producteurs et distributeurs du film.
Le principe est aussi vieux que le fantastique. Des portes relient magiquement des endroits différents : une cabane qui apparaît soudainement près d'un petit village aux Philippines, un appartement où se trouve une jeune fille dans une grande ville sud-américaine et la soute d'un paquebot en croisière en Patagonie.
L'approche est ici à la fois naturaliste et minimaliste. Le film n'explique rien, ne détaille pas le passé ou les sentiments des protagonistes, étonnamment peu curieux, qui franchissent ces portes. C'est un peu figé et conceptuel, mais Piperno arrive pourtant à générer dans ses plans une ambiance poétique dotée d'un charme certain, et même par instant captivante. Original et prometteur.
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