Une valse dans les allées
Une valse dans les allées coche pratiquement toutes les cases de la liste des défauts qu'on prêtera bêtement à un film d'auteur allemand : glauque, lent, minimaliste.
Pourtant, on ne s'ennuie pas vraiment en regardant le film de Thomas Stuber.
Les acteurs sont d'abord très attachants. Le physique atypique de Franz Rogowki (devenu l'acteur fétiche de Petzold avec Transit et Ondine) sert bien son personnage borderline d'ex-délinquant lunaire. Sandra Hüller, inoubliable Ines de Toni Erdmann, est très touchante en employée maltraitée par son mari.
La romance distanciée entre ces deux oubliés de la vie est un exercice de style, certes un peu téléphoné, mais finalement conté de façon délicate et même poétique par instant.
Une autre des qualités du film est l'exploitation remarquable du décor que constitue un supermarché, ses parties ouvertes au public comme ses locaux techniques. La photographie, précise et blanchâtre, est très belle. La mélancolie attachée aux nombreux seconds rôles, détails et accessoires du film, par exemple l'irrésistible bruit de la mer que produit le chariot élévateur, rend le film définitivement sympathique.
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