Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait
Pour peu qu'on ne soit pas allergique au style et aux motifs récurrent d'Emmanuel Mouret (des gens parlent ad libitum de leurs peines de coeur, et tout le monde veut coucher avec quelqu'un d'autre que celui ou celle avec qui il ou elle est), on considérera que ce dernier film est le grand oeuvre du cinéaste marseillais.
Le marivaudage élégant qui constitue sa marque de fabrique se teinte ici de tonalités plus graves et plus profondes. Le résultat est donc aussi brillant que d'habitude, une fois que la musique romehrienne des dialogues très écrit est intégré, mais également plus émouvant.
Toutes les composantes de Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait semblent d'ailleurs bonifiées : l'écriture est souveraine, le découpage du film parfait, l'utilisation de la musique (une sorte de best of de morceaux classiques pour piano) très pertinente, et même la mise en scène, usuellement quelconque chez Mouret, prend ici des couleurs.
Mais l'arme fatale du film, c'est le haut niveau d'incandescence que semblent atteindre acteurs et actrices. Camélia Jordana est brillante, Niels Schneider convaincant en Candide indécis, Guillaume Gouix impérial en goujat malgré lui et Vincent Macaigne trouve ici un de ses meilleurs rôles. Emilie Dequenne porte enfin le dernier arc narratif du film sur ses épaules et propose un personnage bouleversant. Sa prestation, exceptionnelle, justifie à elle seule la note maximale accordée au film.
Du grand Mouret.
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