L'infirmière
De film en film, Koji Fukada construit une oeuvre riche et singulière, qui en fait un des réalisateurs les plus intéressants au niveau mondial.
Après la violence feutrée et intense de Harmonium, et le climat élégiaque de Au revoir l'été, le réalisateur japonais s'essaye ici à un exercice de style hitchockien de très haut niveau. Comme maître Alfred, Fukada parvient ici à brouiller les pistes d'une façon limpide, tout en ne psychologisant jamais : l'avancée de l'intrigue ne résulte que de la succession des évènements à l'écran, et non de l'expression de sentiments exprimés par les personnages.
Elégance de la mise en scène, sûreté du jeu d'acteurs, richesse et profondeur des thématiques abordées, précision du montage et du son : le film est intellectuellement jouissif et raisonnablement pervers.
A noter que c'est l'une des premières fois où je vois évoquée (même indirectement) l'homosexualité féminine dans un film japonais contemporain.
Je le conseille vivement.
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