Boulevard du crépuscule
Au crédit du film culte de Billy Wilder, de nombreuses qualités : une belle photo, un scénario formidablement décadent, des décors hors du commun, un hommage décalé et nostalgique au cinéma muet du grand Hollywood, des idées de génie pour le casting (Cecil B. DeMille dans son propre rôle, Erich Von Stroheim en valet/mari inquiétant), une ambiance délétère très bien rendue.
Le film peine toutefois à générer l'enthousiasme du spectateur moderne. Le jeu outré (pléonasme !) de Gloria Swanson passe difficilement le test redoutable de l'écoulement du temps. On peine tout simplement à croire que le personnage de Joe puisse succomber à ses charmes artificiels simplement pour de l'argent.
Comme d'un autre côté il est évident que l'amour ne justifie pas non plus son inclination, le ressort principal du film (ce drôle de couple) reste comme inexpliqué, une sorte "d'éléphant dans la pièce".
Partant de ce constat d'incompréhension, on assiste de l'extérieur au déroulement d'un scénario qui ne présente par ailleurs aucune surprise, aucune aspérité, aucune déviation par rapport à son contenu programmatique, qu'on identifie clairement dès le début du film.
C'est très bien fait, mais un peu trop compassé à mes yeux de spectateur de 2020. D'autres films de Billy Wilder ont bien mieux vieilli, comme le très beau La garçonnière.
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