Monos
En provenance de Colombie, ce deuxième film d'Alejandro Landes est une pépite à découvrir.
Le pitch est simple : huit enfants soldats, faisant partie d'un groupe révolutionnaire obscur, gardent une otage américaine sur les hauteurs andines du pays, puis dans la forêt vierge.
Le film est un trip sensoriel qui vaut surtout par la manière dont il montre la rudesse de la vie de ces jeunes paumés qui se droguent, tuent, cherchent l'amour et trouvent le désespoir. Comme si Larry Clark tournait en Amazonie. Le voyage n'est jamais vraiment éprouvant (même s'il est dur), tant les images sont belles, les personnages bien dessinés et le rythme haletant.
Il y a chez Landes un talent incontestable, que ce soit pour filmer de façon originale les scènes oniriques ou pour être froidement efficace quand l'action le commande. La sensation de réalité immersive qu'il parvient à nous communiquer (la pluie, la boue, les explosions, les baisers) est assez exceptionnelle.
Une vraie et belle découverte, présentée en 2019 dans la section Panorama de la Berlinale, servie par de jeunes colombiens non professionnels particulièrement convaincants et une Julianne Nicholson étonnante.
Commenter cet article