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Christoblog

Zombi child

On le sait, le cinéma de Bonello vaut principalement par sa capacité à saisir l'esprit d'un lieu ou d'un moment, plutôt que pour sa narration ou pour la façon dont les personnages interagissent entre eux.

Rien de bizarre, donc, à ce que le début de Zombi child soit plutôt réussi : la mise en scène souveraine de Bonello expose très bien les deux territoires du film, Haïti dans les années 1960 et le pensionnat pour filles de la Légion d'honneur à Paris de nos jours.

Il y a une vraie idée de film à décrire en parallèle les deux univers, différents en tout : noir/blanc, hommes/filles, jour/nuit, passé/présent, riches/pauvres. La description de la sororité est très réussie, les plans en nuit américaine dans la nature haïtienne également.

Les choses se gâtent malheureusement vers la fin du film, quand la réconciliation des deux histoires a lieu à travers la piètre péripétie de l'amour pour Pablo et d'une cérémonie vaudou plutôt risible qu'éprouvante. On mesure là à quel point Bonello n'est pas doué pour faire peur.

C'est dommage, car le film est par éclat très beau.

Bertrand Bonello sur Christoblog : L'Apollonide, souvenirs de la maison close - 2011 (****) / Saint-Laurent - 2014 (**) / Nocturama - 2016 (*)

 

2e

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Q
Je suis content d'enfin lire un avis qui correspond exactement au mien ! En effet, je vois beaucoup d'avis très positifs sur Zombi Child, et je dois admettre que j'ai du mal à les partager. En effet, il y a une volonté de créer une ambiance, de raconter des choses des deux côtés (et encore, l'arc narratif sur les adolescentes m'a rapidement ennuyé pour être honnête), mais une incapacité manifeste à tout réconcilier. C'est assez malheureux, il y avait en effet du potentiel...
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C
Content que nous soyons deux !