Sibyl

Qui trop embrasse mal étreint : voilà qui pourrait résumer Sibyl.
Sur le papier tout est formidable : un scénario hitchcokien, une actrice au sommet, une réalisatrice en pleine phase ascendante.
Pourtant, rien ne parvient à fonctionner à l'écran. Les tonalités tout le temps changeantes du film, le découpage inutilement compliqué, les commentaires en voix off qui alourdissent le film, les redites qui surlignent le propos : Sibyl croule finalement sous l'accumulation de ses intentions.
Si Virginie Efira est magnifique et Sandra Hüller parfaite, les autres acteurs tournent un peu en mode automatique : Adèle Exarchopoulos excelle dans ce qu'elle sait le mieux faire (pleurer avec excrétion), Niels Schneider est joli à regarder et Gaspard Ulliel est très mauvais, comme d'habitude (un moment du film amène d'ailleurs d'une façon surréaliste son personnage à dire ce qu'il est en réalité, une coquille vide).
En somme, le film aurait pu être bon, mais il patine, faute à une surabondance d'effets. On n'en voudra pas à Justine Triet, qui ne parvient jamais à nous intéresser vraiment à ces personnages, et on attendra l'essai suivant.
Justine Triet sur Christoblog : La bataille de Solférino - 2013 (**) / Victoria - 2016 (**)
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cyclo 31/05/2019 21:23
Chris 31/05/2019 21:34