Comme si de rien n'était
Le propos de ce film allemand est simple : peut-on réellement faire "comme si de rien n'était" après une agression, par la seule force de sa volonté ?
Sur ce sujet minimaliste, la jeune réalisatrice Eva Trobisch construit une oeuvre sensible, tour à tour brillante dans la subtilité avec laquelle certaines situations sont filmées, et fastidieuse par l'attention qui est donnée au moindre détail susceptible d'expliquer l'évolution psychologique du personnage principal.
C'est peu dire que l'actrice Aenne Schwarz porte le film sur ses épaules : elle en est le coeur vibrant. La caméra se délecte de détecter sur son visage une palette infinie d'émotions : incrédulité, joie, désir, résignation, tristesse, engagement, empathie. C'est à la fois la qualité de Comme si de rien n'était et sa limite : un magnifique portrait de femme qui sacrifie les seconds rôles, et en particulier celui de l'agresseur.
L'intrigue secondaire (Robert et Sissi) se raccorde imparfaitement avec le parcours de Janne, et constitue une autre petite faiblesse de ce film par ailleurs fort estimable. On suivra la carrière d'Eva Trobisch avec attention.
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