Les bonnes intentions
Les bonnes intentions est un film qui se moque de tout le monde, qui joue avec les clichés pour mieux les détourner et qui n'hésite pas à flirter avec le mauvais goût.
Gilles Legrand et sa scénariste Léonore Confino manient de la nitroglycérine humoristique, en se moquant des bobos (peut-être ce pourquoi la presse parisienne boude le film), en faisant d'une gentille prof allemande la petite-fille de Heinrich Himmler, et en se moquant gaillardement de différentes origines et religions.
Si le film tient parfaitement debout, c'est parce que la rigueur de l'écriture est exceptionnelle. Du premier plan (des réfugiés prennent des prospectus pour des cours de français afin de les brûler pour se réchauffer) au dernier, le script est remarquablement rythmé. Les personnages évoluent tout au long de la narration, et notre perception des différentes attitudes change en conséquence, comme par exemple lors de la très belle scène du mariage en Bosnie.
Les bonnes intentions est à la fois drôle, grinçant et touchant, à l'image d'Alban Ivanov qui, de film en film (Le sens de la fête, Le grand bain), affirme un potentiel comico-tragique de très haut niveau, un peu dans la lignée de Jacques Villeret.
Un divertissement de qualité.
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