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Christoblog

The house that Jack built

Il y a quelque chose d'effroyablement triste dans la façon dont Lars von Trier saborde son talent au fil du temps.

Les petites provocations du film (dont l'ablation d'un sein dans l'indélicate intention d'en faire un porte-monnaie, une fois la peau tannée) ne paraissent finalement que roupie de sansonnet face à l'incroyable naufrage en continu que constitue la filmographie de Lars von Trier.

Le nouvel opus de l'âme damnée danoise se situe dans le prolongement de l'exercice précédent, l'inégal et indécent Nymphomaniac : scènes tirées d'une même vie à plusieurs années de distance, voix off omnisciente, focus sur une addiction mal contrôlée, le tout entrelardé de considérations diverses sans grand rapport avec le schmilblick (Glenn Gould, Gauguin, les nazis, Klimt, les cathédrales...).   

Pour ma part je n'ai pas vraiment ressenti de malaise en regardant ce film censé en générer. La logorrhée incontrôlée du personnage principal devient au fil des séquences de plus en plus ennuyeuse, et à l'initiale curiosité malsaine succède vite un ennui carabiné.

La descente finale aux Enfers n'est au final suivi que d'un oeil attristé, bien loin de l'effet dantesque qu'elle est probablement destinée produire. 

Peu dérangeant, ponctuellement séduisant, The house that Jack built finit par paraître inutile, tant l'ego malade de son auteur en vient à contaminer son oeuvre. Une petite chose.

Lars von Trier sur Christoblog : Melancholia - 2011 (**) / Nymphomaniac 1 - 2014 (****) / Nymphomaniac 2 - 2014 (**)

 

2e

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