Under the silver lake
Je fais partie des rares spectateurs n'ayant pas adhéré au premier film de David Robert Mitchell, It follows, qui m'avait paru approximatif et actionné par de bien trop grosses ficelles.
Je ne suis donc pas surpris de retrouver dans sa nouvelle production des défauts similaires, amplifiés par les moyens considérables dont a bénéficié Mitchell.
Under the silver lake est un exercice de style formellement intéressant (mais loin d'être brillant), dont l'évolution narrative n'est absolument pas maîtrisée. Si les premières minutes sont intrigantes et laisse présager de développements qu'on espère délicatement lynchiens, il faut malheureusement assez rapidement déchanter. Loin de Mulholland Drive, Under the silver lake dérive progressivement vers une succession de scènes dont la joliesse ne parvient pas à masquer la vacuité.
On lit ici où là que le film est ultra-référencé (pop culture, mythologie géographique de Los Angeles, films classiques hollywoodiens), mais la plupart des allusions me sont largement passées au-dessus de la tête. Ce à quoi j'ai le plus pensé pendant le film, c'est à l'opacité volontairement entretenue des romans de Dashiell Hammett, dépourvue de la noirceur que ce dernier savait donner à ses atmosphères.
Mitchell essaye de renouveler l'esprit d'une époque (les années 50) en actualisant ses thèmes (le complotisme, la culture hipster) mais en utilisant son formalisme (la musique symphonique, les couleurs pétantes). Le résultat est superficiel et le film finit par s'écrouler sous le poids de son ambition, voire de sa prétention.
David Robert Mitchell sur Christoblog : It follows - 2015 (**)
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