A genoux les gars
Mal fagoté, tourné n'importe comment, énervant. Oui, on peut dire tout ça de ce film imparfait bourré de défauts : les acteurs jouent parfois un peu faux, le montage est souvent chaotique et certaines scènes s'étendent sans nécessité.
Mais, pour peu qu'on se laisse bercer par le flow des donzelles, l'ensemble devient vite séduisant. L'aspect novateur du film, l'approche décomplexée des sujets évoqués, l'incroyable énergie qui se dégage des personnages féminins, la crudité du vocabulaire, la frontalité des situations : tous ces éléments contribuent à faire du film d'Antoine Desrosières un objet filmé non identifié, se situant quelque part entre le cinéma de Kéchiche, Divines et les films de Sophie Letourneur.
Ce qui m'a le plus intrigué et plu dans A genoux les gars, c'est sa dialectique zarbi servie par une logorrhée qui semble irréfragable. Bien sûr les situations exposées ne répondent à aucune logique rationnelle, mais elle finissent par obéir à une certaine rationalité issues des ressorts labyrinthiques d'un discours qu'on pourrait dire écrit par un Marivaux des banlieues.
Le film est enfin (et surtout ?) un formidable manifeste féministe, où si l'on veut la chronique d'une émancipation sentimentale et sexuelle.
Ce n'est pas très propre, et diablement plaisant.
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