En route pour le Festival de Cannes 2018
Du 8 au 19 mai 2018, vous pourrez suivre le Festival de Cannes en direct sur Christoblog, avec un résumé tous les soirs de mes aventures sur la Croisette.
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Cate Blanchett est cette année la Présidente du jury.
Edouard Baer sera maître de cérémonie (on s'en régale déjà), Bertrand Bonello président des jurys Courts-métrages et Cinéfondation, Ursula Meier présidente du jury de la Caméra d'Or et Benicio del Toro (grand cinéphile devant l'éternel) dirigera le jury d'Un certain regard. Le réalisateur Joachim Trier présidera le jury de la Semaine de la Critique.
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Mon avis sur les différentes sélections :
Compétition
Une sélection qui sent le neuf. A part Nuri Bilge Ceylan, dont le film a été ajouté à la sélection tardivement, aucun des réalisateurs sélectionnés n'a gagné de Palme d'or.
Si la liste comprend quelques cinéastes reconnus et/ou habitués du Festival (Matteo Garrone, Hirokazu Kore-Eda, Jia Zhang-Ke, Asghar Farhadi), il y a beaucoup de nouveaux venus, peu connus du grand public : le japonais Ryusuke Hamaguchi, le kazakh Sergey Dvortsevoy, la libanaise Nadine Labaki, et l'égyptien AB Shawky, dont il est même difficile à ce jour de trouver trace sur internet.
Même les anciens (Jean Luc Godard, Spike Lee) font figure de revenants improbables.
La représentation française est rafraichissante elle aussi : Christophe Honoré, Eva Husson, Yann Gonzalez, et dans une moindre mesure Stéphane Brizé.
Trois cinéastes ayant réalisé peu de films - mais très remarqués pour leur film précédent - sont également présents : David Robert Mitchell (44 ans, It follows), Pawel Pawlikowski (60 ans, Ida) et Alice Rohrwacher (36 ans, Les merveilles). Aucun de ses trois films ne m'a plu, espérons qu'ils sauront me faire changer d'avis.
Le coréen Lee Chang-Dong, que j'aime à l'inverse beaucoup (Poetry, Secret sunshine), sera également présent, ainsi que l'iranien Jafar Panahi et le russe Kirill Serebrennikov, qui tous deux ont maille à partir avec les autorités de leur pays.
La compétition s'annonce donc cette année à la fois rajeunie, à forte coloration asiatique, sans grande star, et politique.
L'intégralité de la sélection sur le site du Festival.
Un certain regard
Dans cette section, le renouvellement est aussi impressionnant. Pas moins de six premiers films sur dix-huit sélectionnés, ça ne doit pas être loin du record.
Je ne connais pas beaucoup de réalisateurs, à part Sergei Loznitsa qui fera l'ouverture, Valeria Golino (Miele) et l'actrice Andréa Bescond dont j'ai vu le magnifique spectacle (Les chatouilles) au théâtre.
Pour le reste, c'est le grand saut vers l'inconnu, avec des destinations particulièrement exotiques : l'Iran, l'Afrique du Sud, le Kazakhstan, le Maroc, l'Inde, la Syrie, le Kenya et l'Argentine.
Le belge Lukas Dhont, l'allemand Ulrich Kohler et le français Antoine Desrosières complètent la sélection.
Un seul film, me semble-t-il, bénéficie d'un buzz pré-Cannes vraiment notable : Long day's journey into night, du chinois Bi Gan, que beaucoup annonçaient en compétition.
Sélection officielle
Etonnant de voir se cotoyer Solo : a star wars story, de Ron Howard, pour lequel les places seront très chères, et le documentaire de l'austère - mais génial - cinéaste chinois Wang Bing, qui dure ... 8h15 !
Je suis intrigué par le film de Gilles Lelouche, Le grand bain, au casting imparable : Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Philippe Katerine, Benoit Poolvoerde. J'essaierai de voir The house that Jack built, qui marque le retour de Lars von Trier sur la Croisette.
Wim Wenders présentera un documentaire sur le pape et Mads Mikkelsen essayera de survivre par - 70 ° dans Arctic, en séance de minuit : contraste cannois...
Quinzaine des réalisateurs
Sous la houlette d'Edouard Waintrop, la recette de la sélection a toujours obéi à des règles simples : une part de grands noms refoulés de la Sélection officielle, une part de découvertes plus ou moins réussies, un film de genre, une comédie française de qualité, un film déjà présenté à Sundance.
En 2018 cela donne pour la première catégorie les nouveaux films de Guillaume Nicloux (avec Gérard Depardieu), Gaspar Noé, Philippe Faucon, Mamoru Hosada. Pour la seconde, des films espagnols et sud-américains à la pelle, le nouveau film de Mohammed Ben Attia (le réalisateur de Hedi). Le film de genre, Mandy, fournira action, horreur, et Nicolas Cage sur la Croisette. La comédie française fait très envie cette année : En liberté ! de Pierre Salvadori, avec Adèle Haenel. Le film de sundance est le second film de l'américaine Debra Granik. Son film précédent, Winter's bone, avait révélé une jeune actrice alors inconnue, Jennifer Lawrence.
Parmi les nombreuses curiosité de la Quinzaine, signalons Le monde est à toi de Romain Gavras, et son casting d'exception : Vincent Cassel, Isabelle Adjani, Karim Leklou.
Semaine de la critique
Côté de la Semaine, qui ne programme que des premiers et des seconds films, on a affaire comme d'habitude à des inconnus. Sept films, deux seconds et cinq premiers, dont quatre sont réalisés par des femmes, ce qui rend la Semaine beaucoup plus féminine que la sélection officielle.
Les films viennent de Pologne, d'Inde, de France, de Hongrie, de Suisse, du Portugal et d'Islande.
Hors compétition, la Semaine présente le premier film de l'acteur américain Paul Dano avec la sublime Carey Mulligan et Jake Gyllenhall, ainsi que le deuxième film du Belge Guillaume Senez, avec Romain Duris.
Souhaitons à l'ensemble de la sélection le même avenir que David Robert Mitchell, qui avait présenté It follows il y a deux ans à la Semaine, et se retrouve cette année en compétition de l'officielle.
La sélection de la Semaine de la critique 2018.
ACID
Comme souvent, je ne connais pas grand-chose dans la sélection ACID, si ce n'est Thunder road de l'américain Jim Cummings. Ce dernier avait réalisé (et joué) un court-métrage extraordinaire visible ici, sur l'amour que porte un homme à sa mère, exprimé sur une chanson de Bruce Springsteen. Ce long-métrage semble être une extension du court primé à Sundance. J'essaierai évidemment d'y aller.
A bientôt en direct de Cannes !
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