Vers la lumière
J'éprouve toujours des scrupules à dire du mal d'un film de Naomi Kawase, tellement la personne m'est sympathique et ses intentions louables.
Le début de Vers la lumière est par exemple parfaitement brillant. L'idée de donner au personnage principal du film la profession d'audio-descriptice est un coup de maître.
Cela donne des premières séquences délicieuses dans lesquelles la bande-son prend une saveur très particulière, et qui suscitent chez le spectateur de stimulantes réflexions sur le sens de l'image, les choix des créateurs et bien d'autres sujets.
Les premières bonnes idées du film s'essoufflent cependant rapidement. L'histoire entre l'héroïne et le photographe devenant aveugle n'échappe pas à la mièvrerie. La subtilité du début disparaît au profit d'une succession de scènes irréaliste, de coïncidences incroyables (les rencontres fortuites des personnages, le paysage récurrent), d'élans très peu sensuels et de larmes creuses.
La médiocrité du film dans le film (la statue de sable) aggrave la sensation de déception et d'ennui qui grandit au fil de la projection. Comme parfois chez Kawase, on est triste de voir tant de sensibilité gâchée.
Naomi Kawase sur Christoblog : Still the water - 2014 (***) / Les délices de Tokyo - 2015 (****)
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