Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christoblog

3 billboards, les panneaux de la vengeance

Voici un film qui possède tout ce que j'attends du cinéma : des surprises, de la beauté, des émotions.

La réussite est quasi générale quel que soit l'angle sous lequel on observe 3 billboards, mais ses deux points forts sont sans conteste son scénario et son casting.

Cela faisait bien longtemps qu'un scénario ne m'avait pas ébloui à ce point (disons Une séparation). On ne sait jamais vraiment là où le film va nous entraîner, que ce soit au niveau d'une scène (va-t-elle frapper ?) ou d'un pan entier de l'histoire générale. L'intrigue rebondit ainsi plusieurs fois dans le film sans qu'à aucun moment on ait l'impression d'être manipulé. Notre regard sur chacun des personnages ne cesse d'évoluer tout au long des développements de l'intrigue. Du grand art.

Côté interprétation, c'est du très très très haut niveau. Frances McDormand est évidemment impériale. Plutôt que d'insister comme tout le monde sur son côté John Wayne, je parlerais plutôt de l'incroyable plasticité de son visage. Woody Harrelson et plus encore Sam Rockwell sont parfaits également, mais la réussite ultime du film, c'est la farandole de seconds rôles parfaitement choisis. Je pense évidemment à Peter Dinkladge échappé de son rôle de Tyrion, mais aussi par exemple à Caleb Landry Jones dans le rôle de Red Welby.

Le talent de Martin McDonagh manipule différentes tonalités dans un ensemble parfaitement cohérent. On passe ainsi d'une série de punchlines jouissives à une scène très violente, qui peut être immédiatement contredite par une émotion profonde (les lettres post-mortem) ou un clin d'oeil tendre (le dialogue des pantoufles). Ce n'est pas le moindre des nombreux mérites du film que de fondre en un seul creuset une critique du Sud redneck, un dilemme moral de haut vol et l'ambiance d'un film noir.

3 billboards invente un nouveau genre, qu'il porte à la perfection : le mélodrame drôle et humaniste.

 

4e 

Commenter cet article

A
je me sens un peu gênée après tous ces éloges de dire que le film m'a déplu énormément , pour moi tout est mauvais à commencer par les infects dialogues émaillés de grossièretés ts les 3 mots , jamais autant entendu entendu de " Fuck " ds un film . Ce grossier , raciste et insolent policier qui en un rien de temps devient admirable , c'est grotesque , les scènes de violence ne sont même pas dignes de paraître ds un très mauvais film de télé . unfilm d'humour ? non je rêve ,je n"ai pas entendu un seul rire ds la salle . Au bout d'une heure j'ai failli partir , mais je voulais connaître le coupable et bien non , même pas.
Répondre
C
Tous les goûts sont dans la nature, Anne, pas de problème. <br /> Pour ce qui est des "fuck", il faut savoir que Pulp Fiction en compte 265 te le chef d'oeuvre de Scorsese, Casino, 398 !
C
Magnifique film. J'ai ri à certaines répliques bien senties, j'ai pleuré, c'est top de bout en bout. 100% d'accord avec cette critique, je n'aurais pas dit mieux :)
Répondre
B
Un gentil donateur m'avait dit "tu peux aller voir ce film; je suis sûr que cela va te plaire; sinon...je te rembourse la place !"<br /> Une mauvaise nouvelle....je ne vais pas me faire rembourser la place !<br /> En effet, film très original mêlant comme rarement moments d'humour déclenchant l'hilarité dans la salle, fortes émotions, tristesse, violence, ...
Répondre
C
Content que tu aies aimé ! L'aspect "Grand huit émotionnel" du film est très original, je trouve, et il est rare que notre jugement sur les personnages évolue autant entre le début et la fin d'un film...
M
A mon sens le scénariste / les scénaristes en font trop. More is less. <br /> A la fin la rédemption de Dixon ... Pffff....
Répondre
C
Je ne sais pas si on peut parler de rédemption, en réalité.
S
Bonjour, oui cela va être difficile de le détrôner celui-là pour le palmarès 2018. Parfois, j'avais l'impression d'être dans un western, l'émotion en plus.
Répondre