12 jours
Avant 12 jours, une personne hospitalisée dans un hôpital psychiatrique sans son consentement doit voir un juge, qui décidera ou non de la maintenir internée.
Ce sont ces confrontations entre malade et juge que Depardon décide de montrer, simplement filmées en champ / contrechamp, et juste entrecoupées par des plans de coupe plus ou moins convaincants (des paysages brumeux, des couloirs d'hôpital).
Le dispositif, assez peu original quand on connaît le cinéma de Depardon, est toutefois efficace. Peu importe quelle décision prend le juge (il confirme toujours, sauf dans une situation, l'enfermement), on est souvent interloqués par les expressions des malades, dont certains sont très, très impressionnants.
L'intérêt du film réside donc exclusivement dans cette façon dont il malaxe la pâte humaine et donne à voir des destinées personnelles parfois terrifiantes (la dame qui rêve de se suicider, celui qui a tué son père, la salariée d'Orange). Cette densité est particulièrement palpable quand le visage des malades sont à l'écran. Quand la caméra s'attarde sur les juges, l'intensité chute d'un cran, même si on se prend parfois à les interclasser dans l'ordre de nos préférences, tout à fait subjectives.
Un film solide, mais pas le meilleur Depardon à mon sens.
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