Petit paysan
En 1h30, Hubert Charuel tente de bâtir un suspense haletant autour de ce pitch : un paysan tente de dissimuler aux yeux de tous que son troupeau est infecté par une maladie qui nécessite d'abattre l'ensemble des bêtes.
Dans la première partie du film, l'idée fonctionne plutôt pas mal. L'enchaînement des évènements est assez bien vu, et la personnalité du paysan solitaire et trentenaire éveille notre curiosité.
Le scénario est malheureusement un peu faiblard sur la durée. Les seconds rôles sont expédiés sans profondeur. Dommage, car le personnage de la soeur est du coup réduite à celui d'une jeune fille qui fronce les sourcils, et ceux des amis ou de la boulangère, prometteurs, ne sont que des silhouettes caricaturales. Les péripéties deviennent au fil du temps ennuyeuses en même temps qu'improbables (la visite en Belgique n'a pas beaucoup de sens).
Le film se réduit progressivement à son contenu programmatique : décrire la symbiose d'un paysan avec ses bêtes, et le déchirement de devoir s'en séparer. C'est à la fois sympathique, car le bétail est très bien filmé, mais insuffisant. Petit paysan souffre de la comparaison qu'on ne peut manquer de faire avec le film islandais Béliers, d'une toute autre force, et qui porte sur le même sujet.
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