En route pour le Festival de Cannes 2017
Du 17 au 28 mai 2017, vous pourrez suivre le Festival de Cannes en direct sur Christoblog, avec un résumé tous les soirs de mes aventures sur la Croisette.
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Pedro Almodovar sera cette année le Président d'un jury assez exceptionnel, composé de réalisateur/trices de grand talent (Paolo Sorrentino, Maren Ade, Park Chang-Wook), d'acteurs/trices d'envergure mondiale (Will Smith, Jessica Chastain, Fan Bingbing), d'Agnès Jaoui et du compositeur de musique de film Gabriel Yared.
Monica Belluci sera maîtresse de cérémonie, Cristian Mungiu président des jurys Courts-métrages et Cinéfondation, Sandrine Kiberlain présidente du jury de la Caméra d'Or et Uma Thurman d'Un certain regard. Le réalisateur (et critique) Kleber Mendonça Filho, qui a enthousiasmé la Croisette l'année dernière avec Aquarius, présidera le jury de la Semaine de la Critique.
Bref, du très beau monde côté des jurys.
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Et maintenant, mon avis sur les différentes sélections.
Compétition
D'abord, une évidence : il y aura cette année moins de réalisateurs déjà palmés que les années précédentes, puisque seul Michael Haneke est dans de cas. On assiste donc à un certain renouvellement du casting. Quatre français (classique Ozon, rare Doillon, inattendu Campillo et habitué Hazanavicius) et quatre américains (surprenants frères Safdie, favori Haynes, revenante Sofia Coppola et bobo Noah Baumbach) : autour de des deux pôles majeurs s'organisera une compétition plutôt ouverte. Le grec Yorgos Lanthimos est souvent cité parmi les valeurs à la fois montantes et sûres de cette année, comme le russe Andrey Zvyagintsev (à mon avis un des cinq meilleurs cinéastes en activité) et le jeune suédois Ruben Ostlund dont le précédent film avait secoué la Croisette (Snow therapy).
Pour compléter on notera l'absence de l'Espagne, de l'Amérique du Sud, et de l'Italie, alors que sont présents l'Allemagne (avec Fatih Akin), l'Ukraine (avec Sergei Loznitsa), la Hongrie (avec Kornel Mundruczco), le Japon (avec l'abonnée Naomi Kawase) et enfin la Corée (avec l'explosif Bong Joon-Ho et l'alcoolisé Hong Sang-Soo).
Une petite place est faite à une femme écossaise (Lynne Ramsay), mais tout le monde pense déjà que la Palme d'Or ira pour la troisième fois au mauvais génie Haneke dont le film porte un titre qui sent l'antiphrase (Happy end).
Un certain regard
De ce côté, que Thierry Frémaux décrit souvent comme la contre-programmation du Festival par le Festival lui-même, on relève quand même une ancienne Palme d'Or (Laurent Cantet avec L'atelier), plusieurs grands noms (Mathieu Amalric, Sergio Castellitto, Michel Franco, Kiyoshi Kurosawa, Mohamad Rasoulof, Santiago Mitre) et une flopée de films russes, ce qui semble marquer un renouveau du cinéma dans cette partie du monde. Un film chinois d'un quasi inconnu aussi.
Bon nombre de connaisseurs avertis attendent impatiemment dans cette section le premier film de Karim Moussaoui, réalisateur algérien très remarqué pour ces courts et moyens-métrages.
Sélection officielle
Pour le reste de la sélection officielle (séances spéciales et autres évènements incasables), je note cette année une très fortes présences des documentaires, avec de grands noms (Agnès Varda, Claude Lanzman, Vanessa Redgrave, Raymond Depardon) et un sujet qui semble récurrent : les migrants et les réfugiés.
Le Festival s'encanaille côté Séries (ce qu'il ne faisait jamais jusqu'à présent) avec la saison 2 de Top of the lake (Jane Campion) et les premiers épisodes de Twin Peaks, saison 3.
Pour le reste, le programme ressemble à une brocante de rêve pour cinéphiles en manque : le dernier Téchiné au passage, un film en réalité virtuelle signé Inarritu, un court-métrage de Kristen Stewart, deux thrillers coréens en séances de minuit, une oeuvre posthume de Kiarostami et un divertissement de Hong Sang-Soo, tourné à Cannes pendant le Festival avec ... Isabelle Huppert bien sûr. Et aussi le dernier opus de John Cameron Mitchell (Shortbus) dont tout le monde parle : How to talk at girls at parties, avec Elle Fanning.
Et un Desplechin en ouverture. Rien que ça.
Quinzaine des réalisateurs
L'année dernière avait été marquée par un débauchage avec fracas de plusieurs cadors de la sélection officielle par la Quinzaine (Desplechin, Gomes).
Rien de tel cette année, ou le travail de sélection a semblé mené plus calmement.
Au final, on trouve dans la sélection des noms qui feraient baver tous les grands festivals du monde : Claire Denis (Un beau soleil intérieur, avec Juliette Binoche et Xavier Beauvois), Abel Ferrara, Philippe Garrel, Brunot Dumont (avec une comédie musicale sur l'enfance de Jeanne d'Arc), Sharuna Bartas (qui présentera un film avec Vanessa Paradis) et Amos Gitai.
La case du feel-good movie français, remplie ces dernières années par Les combattants, Les garçons et Guillaume à table et Divines, est cette fois-ci occupée par Carine Tardieu, avec Otez-moi d'un doute, qui impressionne déjà par son casting, François Damiens et Cécile de France en tête.
J'attendrai beaucoup du deuxième film de Chloé Zhao, The rider, dont j'avais adoré le premier : Les chansons que mes frères m'ont apprise. A noter en clôture le film dont le Festival de Sundance a été gaga : Patti Cake$, de Geremy Jasper, qui met en scène une jeune rapeuse.
Semaine de la critique
Puisque le principe de la Semaine est de ne présenter que des premiers et des deuxièmes films, on est toujours un peu démuni devant la sélection, forcément constituée de noms peu connus.
On peut guetter Ava, le premier film d'une jeune réalisatrice française, Léa Mysius, et qui pourrait être le pendant de Grave l'année dernière.
Il faut signaler aussi un film d'animation iranien, Tehran Taboo, et le second film d'Emmanuel Gras, Makala, qui avait été remarqué pour son premier, Bovines.
Hors compétition, j'essaierai de voir Une vie violente, de Thierry de Peretti, film de gangster et de mafia corse, par le réalisateur d'un film dont le cadre était déjà la Corse et qui avait été remarqué à la Quinzaine en 2013 (Les Apaches).
ACID
Concernant la plus jeune, la plus décalée et la plus politique des sections cannoise, 2017 sera à l'évidence engagée et française. Au programme cinq documentaires sur neuf films présenté, dont celui de Mariane Otero sur le mouvement Nuit debout (L'assemblée).
En séance spéciale, le premier film de Vincent Macaigne en tant que réalisateur : Pour le réconfort.
A bientôt en direct de la Croisette !
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