Your name
Un truc incroyable avec les anime japonais, c'est leur capacité à brouiller les frontières entre bon et mauvais goût.
Parce que, franchement, après le générique d'introduction de Your name, il y aurait toutes les raisons de fuir à grands pas la salle de cinéma, ne serait-ce qu'à cause de l'affreuse musique pop japonaise qui l'enrobe.
Et puis le film commence, et comme souvent on est capté par l'incroyable capacité des auteurs à alterner les différences de tons (comédie romantique, chronique juvénile, tableau de la ruralité, énigme conceptuelle) tout en maintenant en éveil la curiosité du spectateur.
L'intrigue se complexifie progressivement avec un degré de raffinement qui pourra laisser le spectateur lambda perplexe, et qui en tout cas est bien loin des standards occidentaux. Le prodige de ce type de film, c'est que le dédale conceptuel qu'il génère ne nuit pas à l'intensité des émotions décrites, qui varient elles-mêmes de qualité et de tons : nostalgie triste, espoir éperdu, amour sincère.
On est comme figé sous un déluge d'imagination débordante, de sensibilité un peu primaire, de nostalgie proustienne et d'esthétisme pop. C'est déroutant, enivrant et fugitivement magnifique.
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