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Christoblog

Hedi, un vent de liberté

Hedi est avant tout le portrait sensible d'un jeune homme sous influence : pas vraiment libéré du chaperonnage maternel, on trouve à Hedi une femme (assez mignonne d'ailleurs), un boulot, un appartement.

Le film se construit sur le contraste entre cette castration mortifère et l'illumination soudaine que va représenter une rencontre inespérée avec une jeune femme libérée. 

D'un point de vue narratif, le film est au début un peu lourd. Il prend vraiment son temps pour montrer la monotonie de la vie du personnage principal. Le moins que l'on puisse dire, c'est que qu'on ressent profondément l'ennui du représentant de commerce errant de zone commerciale en garage improbable. 

Et puis, la rencontre dynamise le fil du récit, provoquant des ellipses audacieuses, dont on ne sait pas trop si elles illustrent une démission scénaristique ou la libération finalement plus facile que prévu d'Hedi. Ces rires, cette communication, ce sexe improvisé, font en tout cas l'effet d'une fontaine de fraîcheur dans la vie d'Hedi - et dans le film.

Le fin, franchement cut, est surprenante, mais l'ensemble du film est maîtrisé et esthétiquement cohérent. A noter que l'acteur, Majd Mastoura, a reçu l'Ours d'argent à Berlin pour sa prestation.

Une ode à la libération (plus encore qu'à la liberté) intéressante, à défaut d'être bouleversante.

 

2e

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B
Je dirai plutôt "ours d'argent". Certes, le début est lent, pesant, mais lorsque surgit l'amour, quel rayonnement ! Quel ruissellement de bonheur chez le spectateur ! C'est ce qui m'a plus dans l'interprétation de Maj Mastoura : le visage, morne et fermé, peu à peu s'éveille, resplendit, s'illumine fade à une femme elle aussi rayonnante et resplendissante. Une scène m'a bouleversé : quand ce garçon introverti pulvérise l'armure face à sa mère si possessive, si aimante, toxique à son coeur défendant, comme beaucoup de mères ! Bref, une ode au grand souffle de la liberté et à la transfiguration par l'amour, même sans happy end, ça ne court pas les rues et vaut le déplacement.
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C
Merci pour la correction de l'erreur berlinoise !