Hedi, un vent de liberté
Hedi est avant tout le portrait sensible d'un jeune homme sous influence : pas vraiment libéré du chaperonnage maternel, on trouve à Hedi une femme (assez mignonne d'ailleurs), un boulot, un appartement.
Le film se construit sur le contraste entre cette castration mortifère et l'illumination soudaine que va représenter une rencontre inespérée avec une jeune femme libérée.
D'un point de vue narratif, le film est au début un peu lourd. Il prend vraiment son temps pour montrer la monotonie de la vie du personnage principal. Le moins que l'on puisse dire, c'est que qu'on ressent profondément l'ennui du représentant de commerce errant de zone commerciale en garage improbable.
Et puis, la rencontre dynamise le fil du récit, provoquant des ellipses audacieuses, dont on ne sait pas trop si elles illustrent une démission scénaristique ou la libération finalement plus facile que prévu d'Hedi. Ces rires, cette communication, ce sexe improvisé, font en tout cas l'effet d'une fontaine de fraîcheur dans la vie d'Hedi - et dans le film.
Le fin, franchement cut, est surprenante, mais l'ensemble du film est maîtrisé et esthétiquement cohérent. A noter que l'acteur, Majd Mastoura, a reçu l'Ours d'argent à Berlin pour sa prestation.
Une ode à la libération (plus encore qu'à la liberté) intéressante, à défaut d'être bouleversante.
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