Mademoiselle
Quelle splendeur !
Visuellement, le nouveau film de Park Chan-Wook est une merveille. Perfection des mouvements de caméra, montage au cordeau, photographie admirable, virtuosité et précision dans tous les domaines, c'est du grand art.
Au niveau du scénario, le film est d'une complexité rare. Il est basé sur un effet Rashomon à étage : alors qu'habituellement, les films basés sur ce principe nous font voir des choses différentes à chaque version de la même histoire, on a ici l'impression que chacune des trois versions est la même que la précédente, mais complétée.
Le maître coréen nous promène donc de faux-semblants en tromperie, pour déboucher finalement sur une version qui fait étonnamment figure de brûlot féministe. Après avoir été martyrisées, humiliées et sous-estimées par toutes sortes de personnages masculins, les deux femmes du film sortent grandies de leur aventure.
Mademoiselle est ponctué de morceaux de bravoure ahurissants (comme les lectures érotiques par exemple). On pourra estimer qu'il est un peu froid pour être vraiment génial, à l'image des scènes de sexe qui ne sont pas d'une folle sensualité, mais le plaisir intellectuel et sensoriel que procure le film en fait un des grands moments cinématographiques de l'année.
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