Olli Mäki
Vu le dernier jour de mon séjour cannois 2016, on ne peut pas dire qu'Olli Mäki m'ait vraiment enthousiasmé, malgré son prix à Un certain regard.
En mai dernier le film portait encore le doux nom de Hymyileva mies, et je me souviens avoir été intrigué devant ce morne exotisme : un nom à coucher dehors, un noir et blanc grisâtre, une histoire dont on se contrefout. Dans l'effervescence cannoise, on apprécie le contretemps.
Il y a chez le réalisateur Juho Kuosmanen une sacrée dose de folie pour souhaiter raconter l'histoire d'un obscur boxeur finlandais qui concourt pour le titre de champion du monde à Helsinki en 1962, et échoue lamentablement au deuxième round, peut-être parce qu'il est tombé amoureux, mais peut-être aussi parce qu'il n'a pas envie de gagner.
Le film est beau comme les premiers Jarmusch, intéressant comme le Courir de Jean Echenoz, et totalement inutile, bien que servi par des acteurs formidables et une photographie superbe.
Olli Mäki est proche de la perfection esthétique (peut-être trop, rapporté à son sujet : la loose), mais j'hésite quand même à le conseiller, tant le sujet est anecdotique et le plaisir qu'il procure spécifique.
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