Ma vie de courgette
Il y a un phénomène de l'ordre de la magie pure dans Ma vie de courgette, qui transforme des marionnettes aux grosses têtes et aux bras filiformes en petit garçons et petites filles très réalistes.
Tout ce qui peut éveiller une émotion (les yeux des personnages, les voix, la précision des textes, le scénario millimétré de Céline Sciamma) est ici réalisé à la perfection.
Le résultat est percutant, vivifiant, émouvant. Claude Barras distille juste ce qu'il faut de drame et d'humour pour que son film soit parlant à tous les âges.
A tous ces compliments, il faut ajouter le plus important : une qualité esthétique hors du commun. Les plans de Ma vie de courgette sont des vrais plans de cinéma dans lesquels chaque élément (éclairage, cadrage, profondeur de champ) compte. Le travail sur les couleurs est fascinant, et dans chaque décor on trouvera des détails remarquables.
Puisque j'en suis à lister les innombrables qualités du film, je finirai par un montage parfait. Le rythme sur la longueur est parfaitement tenu, tout en étant très libre dans chaque séquence. Le séjour au ski, par la perfection de ses enchaînements, est en lui-même un petit chef d'oeuvre.
Si sa morale est somme toute classique, Ma vie de courgette brille par sa perfection stylistique et sa faculté à susciter de fortes émotions par des procédés proches de l'épure. Un des meilleurs films de l'année.
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