Mimosas, la voie de l'atlas
Certains films me donnent l'impression qu'ils se foutent de moi. Ce fut le cas dans le passé de l'inénarrable Chant des oiseaux d'Albert Serra, une référence absolue en matière d'hermétisme abscons.
Aujourd'hui, le jeune réalisateur espagnol Oliver Laxe peut donc prendre sa place dans cette confrérie de cinéastes prestigieux qui se moquent bien qu'on s'ennuie durant leur film, et qui font même de l'assemblage inintelligible une technique de mise en scène : Carlos Reygadas, Alexander Sokurov, Bela Tarr, Lisandro Alonso.
Dans Mimosas, disons-le tout net, on ne comprend rien. D'ailleurs, les difficultés qu'on peut éprouver à résumer le film l'exprime bien. Par exemple : dans une époque indéterminée, un cheikh veut rejoindre ses proches pour mourir, alors que dans un monde parallèle, un homme est envoyé en taxi pour aider les caravaniers de fortune.
Les actes des uns et des autres sont inexpliqués et incompréhensibles. On parle de rempart, de citadelle. Il y a une pendaison laborieuse. On se prend rapidement à douter de sa propre santé mentale, avant de mettre en cause celle du réalisateur. Et puis, en lisant le catalogue de la Semaine de la Critique, je lis que pour Oliver Laxe, le film est un prétexte à parcourir l'Atlas... OK, il s'agit donc de tourisme ésotérique.
Entendons-nous bien. Un film peut être poétique, lacunaire ou allusif, mais il doit être porté par un souffle, une vision, un élan. Je n'ai vu ici que prétention pédante et irrespect pour le spectateur, qui ressent à la fin de la projection ce que le personnage semble ressentir sur la photo ci-dessus.
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