Men & chicken
Voici un film tout à fait étonnant, construit sur un principe assez osé : essayer de générer de l'empathie pour une troupe de dégénérés peu aimable.
Résumons le pitch initial, sans spoiler bien sûr : deux frères découvrent à la mort de leur père que leur père biologique vit isolé sur une île. L'un est joué par un Mads Mikkelsen méconnaissable (cf photo). Il doit se masturber régulièrement. L'autre, qui paraît plus normal, semble à deux doigts de vomir en permanence. Les deux ont un beau bec de lièvre.
Arrivé sur l'île, les deux hommes font (violemment) connaissance avec trois demi-frères encore plus frappadingues...
Même si le caractère un peu artificiel de l'intrigue ne permet jamais vraiment d'être transporté, on reste quand même sidéré de l'inventivité du réalisateur danois Anders Thomas Jensen, qui utilise à la perfection un extraordinaire décor de sanatorium laissé à abandon. Jouant avec les codes du film d'horreur comme avec ceux de la comédie, il parvient à susciter chez nous une réelle curiosité, qui trouve dans la révélation finale une portée presque philosophique.
Le film distille tout au long de son déroulement de multiples indices qui rétrospectivement deviennent signifiants, et propose plusieurs scènes véritablement bluffante (comme celle de la cigogne, ou celle du badminton).
Le film prouve la vitalité du cinéma scandinave et danois en particulier : on reconnaît dans le casting des acteurs vus de nombreuses fois dans les séries The killing, Borgen, ou Bron, ainsi que dans les films de Tobias Lindholm ou Susanne Bier. Une curiosité.
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