Green room
Après le très réussi Blue ruin, j'attendais un peu Jeremy Saulnier au tournant. Son second film allait-il décevoir, comme c'est si souvent le cas ?
Eh bien la réponse est oui et non.
Oui, si on s'attendait à un changement radical de style, non, si on aime le film de genre remarquablement écrit, sec et étouffant.
Encore plus que Blue ruin, Green room est oppressant de bout en bout. Le script est minimal : une bande de jeune rockers est témoin d'un meurtre dans un club punk-rock néo-nazi isolé (oups, c'est ballot !), et s'enferme dans une pièce, alors que le patron du lieu cherche à les exterminer un par un.
C'est simple, efficace, et parfois un peu gore. En réalité, l'action est moins sanglante qu'on peut le craindre pendant tout le film, et c'est sûrement là sa force. Saulnier filme merveilleusement bien les scènes d'action comme celles de répit, et instille dans Green room cet humour un peu distant et ironique qui irriguait déjà son précédent film.
Le scénario s'ingénie à nous jouer quelques tours, sans jamais tomber dans la surenchère, et donne l'impression de filer droit comme une flèche à travers ce groupe de personnages complètement paumés, qui possèdent chacun une silhouette, une personnalité bien dessinée. Saulnier possède aussi un talent remarquable pour installer en quelques plans l'ambiance d'un lieu.
De la belle ouvrage, à déconseiller cependant aux âmes sensibles et aux enfants de moins de 12 ans.
Jeremy Saulnier sur Christoblog : Blue ruin (***)
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