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Christoblog

Love

J'aurai donc longuement hésité : Gaspar Noé est-il un génie incompris (de moi), ou un charlatan doué pour l'esbrouffe cinématographique ?

La réponse me fut accordée dans la nuit du 20 au 21 mai, vers 0h40, alors que devant mes yeux passablement fatigués débuta le navet narcissique que constitue Love.

Comme je n'ai pas aimé du tout le film, je ne vais pas y aller par quatre chemins : rester éveillé jusqu'à 3h20 du matin en plein festival de Cannes pour voir une éjaculation 3D face caméra me reste en travers de la gorge. Si je puis dire.

Résumons ce qu'est Love :

- un best of des morceaux de musique classique les plus nunuches (sur fond de hand job)

- une compilation des tics les plus voyants de Noé, déjà exposés dans ses précédents films, comme les écrans noirs, les effets de stroboscope, le plan sur un pénis vu de l'intérieur d'un vagin, etc...

- une intrigue concourant pour le prix de la minceur absolue, digne d'une psychologie de roman-photo

- un acteur masculin dont l'expressivité la plus grande est condensée entre le nombril et les cuisses ("a dick has no brain" dit-il, dans un éclair de lucidité)

- un exemple parfait d'effet stylistique (la destructuration temporelle) qui n'a ni sens, ni but, et évoque la course d'un poulet sans tête

- une démonstration monstrueuse d'égocentrisme absolu (le bébé s'appelle Gaspar, le galleriste s'appelle Noé)

Et pour finir je remarquerai que d'un point de vue purement pornographique, Love est un film sexiste, puisqu'à aucun moment un sexe féminin n'est montré en gro plan alors que l'organe de l'acteur sans cerveau est lui filmé sous toutes les coutures. Si je puis dire, à nouveau.

C'est quand même incroyable toutes les conneries que ce film insignifiant me fait écrire.

Gaspar Noé sur Christoblog : Irréversible (***) / Enter the void (*)

 

1e

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C
Magnifique critique qui m'a tout même donné quelques rires précieux, soit déjà plus d'émotions en soit que ne procure le visionnage de ce film. La seule chose m'ayant marqué c'est l'utilisation d'une instrumentale de The Wall qui m'a fait regretter de ne pas revoir le film d'Alan Parker...<br /> Après Irréversible et Enter The Void j'hésitais à savoir si Noé était un génie qui s'investissait à fond dans ce qu'il faisait ou simplement un bobo capricieux pionnier d'une cinéma prétentieux et creux. Et bien j'ai largement obtenu ma réponse avec Love... Comme vous le dites le récit n'a ni sens, ni profondeur, tout est tape à l'œil. Je suis à peu près certain que certains pornos doivent avoir un meilleur scénario !
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C
Pas sûr quand même pour les scénarios des pornos, même si je ne suis pas un grand spécialiste... Merci pour ce commentaire sympa !